J’ai l’impression d’éduquer mes enfants de la même manière, ça a l’air de fonctionner avec l’ainé, c’est plus difficile avec la cadette. Ma fille est punie quotidiennement, je suis convoquée régulièrement par les maitresses, les animateurs, les personnes qui ont gentiment proposé de s’en occuper un après-midi m’ont dit « never again ». Ma fille vit dans un monde dont elle serait le centre, elle décide, elle dispose, elle refuse, elle choisit, elle sélectionne mais elle n’obéit pas, jamais. Petite, on disait qu’elle avait un caractère fort, en grandissant, elle est devenu résistante à toutes formes d’autorité. Les punitions ne l’atteignent pas, elle ne craint rien ni personne. Une confiance en elle impressionnante, qui au quotidien peut être pénible. On a vécu des scènes de guerre, où l’on se bat pour tout, plusieurs fois par jour, pour des chaussures à enfiler ou un diner à avaler, pour un jouet à ramasser ou une barrette à mettre. A un moment, tu arrives à un point de rupture, là où ton amour maternel vacille, où tu sais que le peu de patience qu’il te reste ne suffira pas. Alors, nous avons décidé de l’emmener voir quelqu’un. En une seule séance, le changement a été radical. On m’a donné quelques règles simples et efficaces, que nous avons appliquées à la lettre. Attention, ces règles ne fonctionnent pas sur tous. Évidemment, il ne faut pas que l’enfant ai de vrais problèmes à gérer ( si la résistance à l’autorité est une forme de communication, une façon de demander de l’aide, faut quand même chercher un peu ce qui le tracasse). Vous voulez les connaitre les astuces qu’on m’a données ? Allez, je vous donne quelques pistes :
– On ne justifie pas la règle. On dit « mets tes bottes » et non pas « mets tes bottes – parce qu’il-pleut-et-que-tu auras-plus-chaud-avec-tes-bottes-et-promis-s’il-fait-beau-demain-tu-pourras-mettre-tes-ballerines-hello-kitty ».
-On donne la consigne une fois, et une SEULE fois. Si elle n’est pas suivie d’effet, on met les bottes nous même à la gamine, sans prononcer un seul mot ni manifester le moindre sentiment d’agacement (challenge). Autant vous dire que ça a été très silencieux à la maison pendant quelques temps.
-On ne met aucun affect dans nos demandes. Le « fais le pour faire plaisir à maman », c’est bullshit. Tout comme le « fini ton assiette tu seras gentille ». On n’est pas gentil ou méchant selon qu’on ai avalé ses brocolis ou pas. Warning, on ne force pas pour autant les enfants à finir leur assiette. S’ils n’ont plus faim, on enlève l’assiette, sans faire de commentaire type « c’est pas bien, tu n’as pas beaucoup mangé », c’est pas bien ou mal de manger beaucoup ou pas. Pas de commentaire on vous dit.
– À la moindre crise, toujours sans un mot, on l’envoie dans sa chambre. Il n’en sort qu’une fois calmé, et surtout ne toujours rien faire transparaitre de nos sentiments à nous, parents (En vrai, ta tension est à 24 et tu vas fumer 2 paquets direct après pour faire retomber la pression) mais tu ne montres rien, tu restes impassible. Il doit comprendre, ton môme, que la crise n’a absolument aucun effet.
– On ne donne aucun choix. Tu oublies le « tu veux mettre ta jupe à paillettes ou ta jupe a volants ». Tu donne la jupe que TOI, tu auras choisi, et tu dis « mets ta jupe », rien de plus.
Ces quelques conseils peuvent paraitre difficiles à appliquer car sortir du dialogue n’est pas évident. J’ai eu du mal a arrêter de justifier pourquoi je demandais telle ou telle chose. Mais cela concerne uniquement les règles de vie, pas le reste. On continue de parler avec son enfant de tout et de rien, de comment s’est passée sa journée, et de ce qu’il a aimé faire, on s’intéresse à tout, comme avant.
Comme l’avait prédit la psy, ma fille s’est sentie très vite rassurée par mon comportement. J’imposais des règles sans crier et sans justifier, j’imposais ces règles parce que je suis sa mère, et que je sais ce qui est bon pour elle. Elle a pu se reposer sur la certitude d’être encadrée, et a ainsi repris sa place de petite fille. Finalement c’est juste du bon sens, mais j’avais besoin qu’on me le dise, j’avais besoin qu’on m’oriente vers la bonne direction. Un peu d’aide extérieure, c’est parfois nécessaire. Et vous les wondermums, quelles sont vos astuces quand vous n’y arrivez plus ?
J’ai eu une N°1 hyper facile et comme toi un N°2 pas piqué des vers…
Je me rappelle qu’avant sa naissance je regardais « Super Nanny » en me disant que c’était du voyeurisme, et qu’après je regardais en cherchant désespérément des réponses ! J’ai acheté des livres au nom évocateur « gérer un enfant difficile au quotidien »… bref.
Je ne l’ai jamais emmené voir « quelqu’un » mais je pense que j’aurais dû, j’aurais moins galéré. Et puis d’avoir emmené mes enfants pour d’autres sujet chez un psy, je sais que le simple fait de passer sa porte avec l’enfant, de mettre des mots sur le malaise, de montrer qu’il est pris en compte et reconnu, fait des miracles.
J’ai quand même trouvé quelques trucs et astuces dans le livre cité, comme le « moment calme » : on met l’enfant à l’écart pour un nombre de minutes équivalent à son âge (2 ans=2mn) et (point clé) avec un minuteur. Tant qu’il n’est pas calme on remet le minuteur à 0. Ainsi on passe d’un affrontement enfant-parent à un affrontement enfant-minuteur (et devinez qui gagne). Comme pour la gestion de la crise que tu décris, que j’ai aussi utilisée, le point clé est de casser l’affrontement direct où l’enfant est toujours beaucoup plus fort que toi.
Bon, passé un temps c’était aussi trèèèès calme chez moi (genre il passait sa journée en moment calme), mais bon aujourd’hui il a 8 ans et c’est un petit garçon très facile 🙂 Et je te rassure, depuis un petit moment déjà ! Au fait, elle a quel âge ta fille ?
Sinon le fait d’arrêter de justifier, je me rends compte que je le fais un peu instinctivement (parce que c’est comme ça), mais peut-être que je vais systématiser ça 🙂
Merci de partager en tout cas, on se sent moins seule !
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Bonne idée le minuteur ! Ma fille a 5 ans, et elle est devenue vraiment facile à vivre. Est ce les conseils de la psy ou le fait qu’elle grandisse, peut-être un peu des deux. Mais je me tiens prête, sa petite soeur a 1 ans et demi, et déjà un sacré caractère !
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Oui, mon petit troiz de bientôt 2 ans et demi est aussi un vrai Taz !
Courage 😉
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J’ai de la chance pour le moment ma Choupinette n’est pas trop colérique, mais bon elle commence à être un peu capricieuse et je suis contente de voir que nous avons à peu près la même méthode ! Il n’y a pas de règle à proprement parlé mais par exemple ma mère qui est assistante maternelle, garde un enfant dont la mère est du genre à expliquer pendant 3h le pourquoi du comment et je vois que le petit lui marche dessus et met une heure à bien vouloir monter dans la poussette… Bref tout ça pour te dire que je suis totalement d’accord avec toi !
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Depuis mon retour de vacances je m’intéresse beaucoup plus aux préceptes d’éducation bienveillante car j’en ai marre de passer mon temps à crier, mettre au coin ou donner des fessées pour des choses qui… Quand on prend du recul… Sont tellement futiles… Surtout que ma fille (3ans) est globalement facile à vivre, sensible et débordante d’affection! Le chemin sera long et je tâtonne mais je suis contente que le repos que j’ai pu prendre en vacance… Loin de mes enfants… M’ait permis d’avoir cette prise de conscience et d’avoir de l’énergie pour essayer des choses nouvelles… Souhaite moi bonne chance! 😂
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Je te souhaite du courage, de la patience, et un peu de chance aussi :). J’ai pris conscience que je criais trop quand les cris ne leur faisaient ni chaud ni froid ! Beaucoup moins de mots et de décibels, mais plus d’efficacité !
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Je vais peut être mettre ce post dans mes favoris avec un post it « note pour plus tard ». Les conseils paraissent en effet justes et logiques mais franchement pas si simples à appliquer au quotidien (avec gestion du stress et de l’agacement en option obligatoire). C’est rassurant par contre de voir que ça fonctionne aussi bien et qu’on peut redresser la barre tres vite, pour le bien etre de tous. Merci pour ces bons conseils !
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Les conseils du psy sont intéressants. Cependant les astuces proposées me paraissent assez éloignées de la parentalité positive dont on parle de plus en plus. Je pensemble à votre exemple d isoler l enfant qui est en crise ou de celui de plus lui donner le choix entre 2 choses. En quoi cela est empathique et bienveillant? J étais aussi une enfant difficile, à qui on ne donnait pas le choix et qui a été isolée en cas de crise. Et bien malheureusement pour mon entourage et moi, je suis quand même devenue une adulte « chiante ». Voilà pourquoi, je suis aujourd’hui un peu perdue entre les méthodes de votre psy qui sont assez « old school » et celles de la parentalité positive.
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Oui cette psy n’était pas adepte de l’éducation positive et il faut bien admettre que ses conseils ont été précieux pour la fille et moi. J’essaie de m’adapter en fonction du caractère de mes enfants. L’éducation positive m’intéresse et j’essaie de l’appliquer, mais je fais surtout comme je le sens, selon ma méthode à moi qui peut parfois être du grand n’importe quoi 😉
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Je tombe sur cet article que je lis avec grand intérêt, mon dernier (2 ans 1/2) est un terrible qui ne craint rien ni personne. La seule chose qui l’affecte (mais sans le faire changer d’avis) est de l’isoler dans sa chambre. La maîtresse va déguster à la rentrée.
Ma question est, as-tu réussi, au delà de cesser de justifier, argumenter, et répéter, à maîtriser ton énervement car je suppose que tu devais bouillir comme une cocotte-minute ? les enfants sentent que le parent est à bout de nerfs, même silencieux. C’est un gros gros challenge de maîtriser sa communication non verbale, non ?
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Bien sûr que j’étais tendue comme un string XS, mais je ne montrais rien ! Aucune parole inutile, aucun affect, aucune argumentation ou justification lors des moments à risques (habillement, repas etc..). Encore aujourd’hui, je me sers au quotidien de ces conseils (pas toujours évidemment, on est humain), mais trop parler avec un enfant petit est contre-productif, j’en ai eu la preuve par 4 !
Courage !!!
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