Jamais je ne forcerai mes enfants à finir leur assiette, et le « allez, encore 2 cuillères » me donne des sueurs froides. Tu ajoutes en fin de phrase « pour faire plaisir à maman » et là je vrille total. Quand mon môme me dit qu’il n’a plus faim, c’est qu’il n’a plus faim, même s’il ne reste que 3 carottes dans l’assiette …. et quant au plaisir de maman, il n’y a vraiment aucune raison qu’il dépende de la quantité de nourriture ingérée. Mais pour te dire la vérité, je n’arrive pas à les forcer à goûter non plus. Je préfère les laisser faire. Il goûtent, tant mieux, ils ne goûtent pas, tant pis, mais je n’interviens pas. C’est plus fort que moi, je n’arrive pas à les encourager à manger. C’est là que tu devines que la mère a un léger problème avec la nourriture. Bingo. Je souffre de phobie alimentaire depuis toute petite. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais vraiment cherché à le savoir, mais je ne peux avaler que très peu de choses. Pour te donner une idée de ma santé mentale, je n’ai jamais pu avaler un seul fruit, pas un seul. C’est pareil pour les légumes, à part les haricots verts, que j’ arrive bizarrement à avaler. Ma santé physique, elle va bien merci. Que tu comprennes un peu toi lecteur néophyte en phobie alimentaire, ce n’est pas le goût que je n’aime pas, c’est la matière ou la texture qui ne « passent » pas. Je ne peux pas avaler tout un tas de trucs censé faire du bien à mon corps. Mon esprit fait un rejet total. Evidemment, mes parents ont tout essayé pour me « soigner ». La douceur, le dialogue, les punitions, les menaces … Les médecins de l’époque leur ont donné des dizaines de conseils pour me sortir de cette impasse alimentaire et à partir de là, j’ai été hospitalisée, suivie, vitaminée, perfusée, ou encore enfermée des heures dans une pièce pour me faire ingérer de force, puisque de gré ils n’auraient pas, un putain de fruit… Très rapidement, mes parents ont laché prise, ne supportant plus ces combats quotidiens qui se finissaient systématiquement en larmes et en quartiers de pommes intacts. Les pires prémonitions des médecins sur l’évolution de ma courbe de croissance et les carences inévitables de ce régime particulier ne sont pas arrivées, et tant bien que mal me voici devenue une adulte « suffisamment normale », souffrant toujours de phobie alimentaire. Ca ne me dérange pas plus que ça, je suis en bonne santé, et je n’ai ni l’envie, ni le courage de me lancer dans une thérapie comportementale qui je pense pourrait m’aider. Alors forcément, je suis contente de voir que mes enfants mangent à peu près de tout, c’est plus facile, mais ne comptez pas sur moi pour les forcer à finir leur carottes, même s’il n’en reste que 3 !
Ma petite soeur était un peu comme toi, même si on a jamais parlé réellement de « phobie alimentaire ». Du genre à rendre chèvre toute une colonie de vacances en ne mangeant qu’une tranche de pain et un demi fromage blanc par jour (parce qu’un entier c’était trop…). Elle va bien, merci. Et même si elle s’est quasiment nourrie exclusivement de cracottes pendant une bonne partie de sa vie.
Je suis donc certaine que ton attitude est la bonne. (en plus exiger de finir les carottes si on n’y touche pas soi même…)
Je comprends l’angoisse de ma mère et moi même je me pose parfois des questions avec mon petit dernier qui ne mangerait que des biberons et des yaourts… (est-ce qu’il ne se fiche pas un peu de nous ? Il a pas maigri là ? Il va falloir qu’il apprenne à se tenir à table quand même – Ah non, ça c’est mon mari)
Bref je dois lutter un peu contre moi même pour essayer de suivre la même voie que toi, mais je suis sûre que c’est la bonne : la nourriture ne doit pas devenir un enjeu, et les repas une corvée pour tous.
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Ne pas créer de lien affectif avec la nourriture, sauf celui du plaisir ( Le sien évidemment, pas celui de maman, de papa, de la voisine …), je pense que c’est la clé.
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Il est évident que notre propre rapport à la nourriture influence nettement notre comportement avec nos chérubins. Rangée depuis 30 ans dans la case anorexique, je dois reconnaître que j’ai traversé des moments pas simples avec mon Lutin aux alentours de ses deux ans. Il ne voulait que lait, refusait tout le reste, les repas (déjà grande source de stress pour moi) viraient au cauchemar.
Totalement désemparée j’ai consulté. J’ai pu parler sans frein de mes peurs, de ce que je projetais sur mon enfant et en quelques séances le problème était réglé.
Je suis comme toi, je ne supporte pas le moindre chantage, la moindre pression autour de la nourriture et je n’en joue jamais avec mon fils.
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Je souhaite sincèrement que nos enfants n’ai pas de problèmes de troubles alimentaires plus tard. Je pense que je serais désemparée face à ces problèmes si difficiles 😦
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Je souffre aussi d’une forme de phobie alimentaire, comme toi, c’est une consistance qui ne passe pas … heureusement, elle ne concerne pas les fruits & légumes, ma mère aurait fait une syncope … par contre, je ne mange rien de moelleux/moussu/mou/ect.
Au début, mes parents se sont battus, puis ils ont laissé tomber. Je crois qu’on ne peut « rien » faire contre une phobie alimentaire? Certaines personnes sont horrifiées, persuadées que je me prive de quelques chose – particulièrement quand je dit que je ne mange pas de mousse au chocolat! – mais ne comprennent pas qu’on ne peut pas se priver de quelques choses qui nous révulse …
Tant mieux si tes enfants mange un peu de tout, c’est une de mes hantises, lui refiler mes phobies alimentaires. Je pense que tu as raison de ne pas faire de chantage autour de la nourriture, ça braque plus qu’autre chose.
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Je ne connaissais pas la phobie alimentaire… mais je partage ton avis au sujet du chantage alimentaire. Merci pour ce partage!
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C’est pour ça que je suis admirative de tes idées recettes, je suis incapable d’être inventive en cuisine !
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Oh c’est gentil 🙂
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