La thérapie

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Billet confidence les amis. J’ai commencé il y a quelques semaines une TCC (Thérapie Comportementale et Cognitive), dans le but de me guérir de la peur de l’avion. Enfin, quand je dis peur de l’avion, je parle en réalité d’attaques de panique si fortes que je suis désormais incapable de voyager. Alors évidemment, il y a plus grave dans la vie que de ne pas pouvoir prendre l’avion, mais moi j’adore ça les voyages. Le quotidien millimétré, la course contre la montre, les agendas en obésité morbide,  on supporte tout ça aussi parce que justement, de temps en temps, on s’échappe, on goûte au décalage horaire dans un sens ou dans un autre, et on profite pleinement d’être ailleurs, ensemble. Quand on n’avait pas d’enfant, on partait souvent. Depuis, c’est un peu plus rare évidemment. Avant pourtant, j’adorais ça, prendre l’avion. Et puis un jour, au dessus de l’Atlantique, j’ai connu ma première attaque de panique. Ceux qui connaissent le savent aussi bien que moi, cette sensation est effroyable. J’ai cru littéralement que je ne survivrais pas, que j’allais mourir là, dans cet Airbus A330, quelque part entre Paris et Sao Paulo. J’ai eu l’impression que mon coeur s’arrêtait, que je ne pouvais plus respirer, des nausées atroces m’ont terrassées et j’ai fini par perdre connaissance. Le séjour brésilien commençait bien. J’ai passé les 8 heures de vol restantes accrochée à la jambe d’une hôtesse, gémissant, la suppliant de demander au pilote de faire demi-tour ( je n’ai pas réussi à la convaincre). Cette mésaventure imprévisible, inexplicable, m’a profondément atteinte. D’abord, la crise ayant eu lieu à l’aller, il a fallu que j’anticipe le retour. Si mes enfants n’étaient pas restés en France, je crois que je me serais installée au Brésil tellement il m’a été difficile de prendre place dans le vol retour. Depuis, je me suis renseignée, j’ai lu pas mal de trucs sur le sujet, j’ai appris à essayer d’anticiper les signes annonciateurs de la crise pour tenter de la surmonter, et j’ai même réussi à reprendre l’avion de temps en temps, mais à quel prix. La panique est systématique, et me laisse épuisée plusieurs jours ensuite. Je me suis forcée, j’ai pris des médicaments, j’ai tout essayé, mais c’est de pire en pire, je n’y arrive plus. Il suffit maintenant que je vois la photo d’un avion pour que  ma respiration se coupe, que mes jambes se dérobent et que les nausées m’assaillent. Il était temps que je prenne les choses en main. Je n’y parviendrais pas seule, alors j’ai pris un rendez-vous. A la fin de la première séance, la thérapeute m’a confirmée que j’arriverais à prendre l’avion cet été. Bien sûr, je ne serais plus jamais sereine comme j’ai pu l’être auparavant, mais je voyagerais dans de bonnes conditions, elle m’en a fait la promesse. Nous avons prévu de partir cet été en Italie tous les six, à 2 heures de vol de chez nous. J’espère tellement y arriver !

26 commentaires sur “La thérapie

  1. Alors nous serons deux phobiques à nous rendre en Italie en avion cet été 🙂
    Tu nous tiendras au courant de cette thérapie elle m’intéresse vraiment car j’en suis au même point que toi. Je stresse comme une barjo depuis que nous avons réservé les billets pour le mois…d’août.

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    1. A peine 2 heures de vol, on devrait y arriver non ? Pas sûre du tout en fait .. La psy me dit de ne pas voir l’avion comme une épreuve à surmonter, mais comme le chemin qui mène aux vacances. Il faut désacraliser le truc au maximum pour ne pas laisser la place à l’angoisse de s’installer. Ca a l’air facile dit comme ça, je sais…

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  2. Mais oui, tu vas y arriver!!!Je me souviens d’un Paris-New York de nuit en A 380 ou les turbulences au dessus de l’ Atlantique m’on fait boire ma coupette de champagne et celle de l’Homme Parfait (qui ronflait) cul sec!
    Lors d’un séjour à Rome, notre amie J. avait commencé à pleurer dès le matin à la perspective de prendre l’avion le soir….Quel dommage, cela vaut vraiment le coup de te soigner, surtout si tu aimes voyager…on ne peut pas tout faire en train ou en bateau!

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  3. j’espère de tout coeur que ta thérapie sera efficace, voyager est tellement chouette. la thérapeute a su te dire d’où était venu la panique? quelques fois de mettre le doigt sur le déclencheur, s’il y en a un bien sur, peu aider. bon courage à toi et tu verras que le voyage en italie se passera bien. biz

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  4. Whaou quelle histoire ! Passer d’un coup de la sérénité à l’angoisse totale…
    En tout cas tu es motivée, donc tu vas y arriver (mais si). Comme je te comprends : les vacances sont aussi ce qui nous fait tenir, même au mois de novembre.
    Si tu veux relativiser imagine le même voyage en voiture avec tes 4 loupiots 😉 Quand j’étais petite on est allé jusqu’en Yougoslavie en voiture avec mes parents. Respect pour eux. Mais bon on était que 2 filles, et la ceinture arrière n’existait pas (je te parle d’un temps que les mois de vingt ans…) donc on passait le voyage à faire des roulades sur la banquette arrière… (et à se taper dessus)
    Bisous, et bravo pour cette courageuse entreprise : faire face à ses peurs est déjà un pas immense !

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  5. Mon mari est comme toi. Peur panique de l’avion. Pour lui un truc aussi lourd n’est pas fait pour voler dans le ciel.
    Il s’en rend malade 3 jours avant (il vomit ses tripes, littéralement), ne peut rien manger la veille et le jour J. Et il refuse tout voyage au-delà de 2h (on a fait Madrid, Prague mais je ne verrai jamais le Canada à mon avis, encore moins l’Australie).
    Je l’ai vu devenir blanc comme un linge quand on nous a dit à CDG qu’on nous changeait d’avion car celui qui nous avait été affrété avait un problème au train d’atterrissage.
    Une autre fois, notre avion allait atterrir et il a remis les gaz. C’était un pilote espagnol qui parlait donc espagnol. Mon mari le comprend mais il était tellement terrorisé qu’il n’a pas compris les explications dudit pilote et s’est mis à paniquer sur le « pourquoi on n’a pas atterri ».
    Une autre fois, je ne sais pas pourquoi, on n’avait pas les sièges à côté, il s’est retrouvé en queue et moi devant, il a juste supplié les hôtesses pour voyager à mes côtés. J’ai cru qu’il allait pleurer.
    Et je te raconte pas la fois où on était sur la rangée de la porte de secours.
    Pourtant c’est un motard (donc dangerosité de la chose…) mais il estime qu’au moindre souci, une moto ça s’arrête, un avion, ça tombe…

    Bref je compatis pleinement…
    C’est un véritable travail sur soi qui pompe une énergie folle.

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    1. Oui, c’est épuisant, et assez handicapant. Dire que je suis déjà allée à Sydney, Hong Kong, Pékin, Singapour, Los Angeles, San Francisco, New York. On a passé des vacances à la Martinique, à Punta Cana, aux Maldives … Et puis tout d’un coup, impossible de faire un Paris-Biarritz…. Ça me gonfle terriblement cette histoire ! Bon courage à ton mari, et à toi aussi car ça ne doit pas être facile pour toi non plus !

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  6. Incroyable, je ne savais pas que ça arrivait « comme ça » et que ça pouvait être aussi terrible. A mon avis avec la volonté de fer que tu tiens et la force de tes enfants qui t’accompagnent, tu le prendras cet avion pour l’Italie, et un tas d’autres !

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  7. Je ne savais pas non plus que ça pouvait arriver d’un coup, comme ça !!! Et je pense que je serais aussi malheureuse que toi, moi qui voyage en avion quasiment depuis ma naissance !
    J’espère que la thérapie aura fonctionner ^^

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  8. Merci pour ce billet confidence, qui me parle tant.
    Comme tu l’as compris j’ai fait un burn out (pro), et tout à commencé après une crise de panique… en voiture. Je ne pense pas avoir pris les signes au sérieux (juste un p’tit coup de fatigue, blablabla, ça va), Et hop, c’est reparti comme si de rien. Puis une autre fois, crise de panique dans le tgv, et encore une autre fois en voiture… c’est devenu un vrai handicap (je suis maman, à la campagne, commerciale, etc…). Du coup, je comprends ce que tu as pu vivre dans cet avion. Ce n’est pas juste une petite phobie de l’avion, c’est plus « violent ». J’ai trop tiré sur la corde.
    Par contre, tu sembles avoir réagit au bon moment, de la bonne façon. D’ici cet été, tu sera prête pour aller manger des pasta et glaces sous le soleil d’Italie. Tu vas y arriver 🙂
    Et si ça ne le fait pas ? Ce n’est pas bien grave, tu te poseras en famille, sur une de nos belles plages françaises. 😉

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    1. A une période de moins bien, j’ai eu quelques crises dans le train, ou coincée en réunion … Hyper galère à gérer. Heureusement, ça n’a pas duré.. L’état psychologique joue énormément sur la fréquence et l’intensité des crises. Est ce que tu vas mieux ? As tu repris le chemin du travail ?

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      1. Oui, super, le top, j’y vais les yeux fermés, plus une seule crise. Juste un mauvais souvenir. 🙂

        Bon ok, ce n’est pas vrai, mais c’est ce que j’aimerai tant te répondre….
        C’est très compliqué (un peu tabou même?). Il me semble, que j’ai du mal à accepter la situation, j’ai tellement l’habitude de tout gérer, d’être très autonome.  » Il faut lâcher prise madame » lol.
        Je me sens handicapée, mais avec mes 2 jambes qui marchent. C’est dur pour l’entourage qui ne peux pas trop comprendre, mais je reste bien entourée alors, je peux tricher 😉
        Je covoiture avec des collègues (c’est bon pour la planète en plus), je dis aux clients de passer à l’agence (j’sui débordée, j’vous mail), supermamie gère l’école, ….
        A une période, j’ai eu trop de crises d’un coup. Aujourd’hui, je me suis mis dans une « bulle de confort », car je refuse d’avoir une autre crise. Parfois, je me sens mieux. Mais au fond, je me sens toujours fragile. Tu sais quoi, je devrais en faire un billet pour « vider mon sac » 😉 Mais je n’aime pas en parler.
        Toi, cela semble différent. Tu sembles prête à affronter les crises. Le fait d’avoir réserver les billets d’avion, pour voyager avec les enfants, c’est un signe très positif ! 🙂

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      2. Tu pratiques donc selon ma psy, la technique de l’évitement. Malheureusement, cette technique renforce la phobie, mais je comprends parfaitement ton comportement. Vivre sereinement est nécessaire, faute de pouvoir momentanément vivre « normalement »A une époque, l’idée de faire une nouvelle crise me tétanisait. Merci de ton témoignage en tout cas, et n’hésite pas à en faire un billet, ça intéresse pas mal de monde cette histoire, et ça fait du bien d’en parler 😉

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  9. Je ne suis pas rassurée en avion mais jusqu’à présent je n’ai pas vécu ta situation… J’espère vivement que la thérapie t’aidera! Moi j’ai un ami pilote qui m’a expliqué plein de choses et qui de ce fait (je ne sais pas trop pourquoi )m’a beaucoup rassuré! Cet été on test l’avion avec les enfants! Je sens que mine de rien je serai aussi plus rassurée de savoir que ils sont avec nous… Bon courage en tous cas! 😙

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  10. Merci pour ce billet confidence. Il faut avoir confiance dans les dire du thérapeutes: les vacances en italie pour vous, c’est cette année !
    J’aimais l’avion, ou plutôt j’adorais. Et puis, je l’ai pris trop, toute seule pour le boulot. Et depuis que je suis maman, j’ai parfois carrément les choquottes de les laisser (parfois non, c’est assez bizarre). Étonnamment, on envisage des vacances dans les caraïbes et je n’ai pas peur. Parce qu’on partira tout les 4.

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    1. Moi je préfère le prendre seule, je ne me sens pas toujours capables de m’occuper des miens quand je suis super mal :(.
      Quel bonheur de partir en famille dans les caraïbes ! On l’a fait l’année dernière, les enfants m’en reparlent encore avec des étoiles dans les yeux 🙂

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  11. Comme ce billet me parle. .. l’avion ma phobie, le lexomil pour m assommer puis les jumeaux puis l’homéopathie puis l’hypnose puis apprendre que tout ça est lié a un traumatisme de mon enfance, pas eu envie de creuser en vrai pour en trouver l’origine puis s’expatrier a plusieurs milliers de km et réaliser que ma plus grande difficulté cest l’avion… l’aventure est extra mais les cauchemars, les maux de ventre, avt et pdt le vol, l’angoisse puis la terreur au fond de moi pdt 11h, les promesses a moi même si j’arrive entière bref je dois faire quelque chose! Bon courage !

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    1. Je me sens mal en lisant tes lignes car je sais exactement ce que tu vis. J’ai terminé la thérapie et je dois reprendre l’avion cet été. Je ne suis pas guérie, mais la psy a su me donner des clés pour ne pas me laisser envahir par l’angoisse. Pas vraiment hâte de les mettre en pratique, mais il faudra bien ! Bon courage à toi aussi !

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  12. Ping: Plein Sud |
  13. Ahah javais perdu le fil de ton blog trouvé via min fil instagram … nous habitons aux usa (californie ) et mes loulous ont 6 ans … je rattrape mon retard sur ton blog du coup et lavion cest de pire en pire. .. j’enchaîne sur la parade de l’évitement 2017 … visite de la famille ici et les loulous en mineurs non accompagnés. ..

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    1. Je comprend tellement. Ca a été pour moi cet été, mais j’ai quand mm annulé un voyage prévu en février aux USA. Pas capable de traverser l’Atlantique encore, et pourtant y’a que comme ça qu’on pourra guérir…. Courage

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