Celle du milieu

Capture d’écran 2017-01-22 à 22.20.29.png

Bien sûr, elle a été intensément désirée, mais elle est aussi un peu là, pour éviter à l’ainé de s’ennuyer. Elle est celle qui à un petit goût de déjà-vu, celle pour qui la magie des premières fois s’est un peu estompée avec le temps, forcément.  Elle est celle qui porte les chaussures abimées, celles qui peuvent bien encore faire un été ou ce pyjama bien trop usé, d’avoir été si souvent porté. Elle est celle qui doit grandir un peu plus vite, les nuits hachées depuis plusieurs années ayant désormais attaquées le quota de patience parental. Elle est celle qu’on emmène un peu moins souvent chez le pédiatre, un peu de fièvre, ça n’est pas bien méchant finalement. Elle ne connaitra pas non plus  les rituels du coucher interminables et les histoires à rallonge comme seuls en connaissent les enfants uniques. Elle n’aura pas non plus de livre de bébé, ce petit livre que je prenais pourtant tellement de plaisir à remplir, il y a quelques années, pour mon premier né. Elle est celle qui grandira un peu toute seule, comme une petite pousse de violette, arrosée d’amour et de coquillettes.

Elle est la grande soeur des petits derniers, ces petits jumeaux que personne n’avaient imaginés. C’est vrai qu’ils sont mignons, ces bébés là, mais comment faire maintenant, pout trouver encore une petite place dans mes bras. Elle est celle qui doit montrer l’exemple, celle qui doit aider un peu, qui doit se montrer patiente, qui doit être indulgente. Celle qui doit prêter ses jouets, ses livres et ses costumes de fées, celle que les petits adorent embêter, depuis que l’ainé a officiellement décrété que sa chambre ne leur était plus autorisée… et puis c’est vrai qu’il a besoin de calme le grand frère, pour bien travailler.

Elle est celle du milieu, ma jolie numéro 2. La place certainement la plus difficile, car la plus étroite, celle qui oblige à jouer les acrobates. À la fois petite soeur et grande soeur, pourvu qu’elle soit toujours assurée de la place unique qui lui est réservée dans mon coeur.

41 commentaires sur “Celle du milieu

  1. Très belle article pour notre Jeanne, notre numéro 2 qui était si câline, si proche de moi avant l’arrivée du petit frère. Cette place difficile à trouver, cet équilibre à avoir … merci pour cet article qui m’aide à avancer 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. un article magnifique. Un de ceux que je voudrais montrer à ma numéro 2 qui se sent tellement mal, avec qui j’ai tant de difficulté relationnelle….

    J’aime

  3. C’est aussi celle qui n’aura sans doute pas connu les doutes, les craintes qu’on aura eu avec bébé Un, celle qui aura eu des câlins de son grand frère, celle avec qui on aura pu jouer à la poupée en lui faisant porter de beaux vêtements…
    Comme je comprends parfaitement ton « inquiétude » mais y-a-t-il une moins bonne place pour autant qu’il y ait de l’amour? ❤

    J’aime

  4. Je suis aussi très touchée par ce que tu écris, tu as l’art de mettre des mots sur tant de choses.
    Je reconnais tellement d’aspects dans ce que tu écris. Pour moi, ma p’tite deuxième c’est aussi celle qui m’a réconciliée avec tant de mini traumatismes qu’entraîne un premier enfant. Elle m’a apporté un nouveau regard plus ajusté sur mon rôle de Maman, avec une bonne dose de lâcher prise dont elle déborde 🙂

    J’aime

  5. 1ère fille aussi, une belle à qui on coiffe les si beaux cheveux blonds, à laquelle on achète les 1ères robes et bottines, celle qui grandit dans les pas de son frère, la féminine, la petite danseuse. Belle déclaration ❤

    Aimé par 1 personne

  6. Merci pour ce très bel article
    Je vois dans beaucoup de commentaires des réactions de mamans, je te glisse une réaction de numéro 2 : sans doute une place compliquée, trop petite pour le grand, trop grande pour la petite, trop jeune pour faire les trucs chouettes comme mon frère, trop grande pour être immature comme ma soeur. Pas accueillie comme l’ainé, pas choyée comme la petite dernière… je l’ai tellement entendue, cette histoire du porte-à-faux du cadet, que je ne sais même plus démêler la réalité vécue des images qu’on m’a plantée dans la tête…
    Par contre ce que je sais, devenue adulte, c’est que moi seule, dans cette fratrie, suis à la fois petite et grande soeur. Moi seule, j’ai eu la chance de la transmission par le grand et de la transmission vers la petite. Aujourd’hui, c’est différent car le petit peut aussi aider ou protéger le grand, mais parfois je pense avec une touche d’apitoiement que mon ainé n’aura jamais eu la chance d’avoir un grand(e) frère (soeur), et ma benjamine celle d’avoir un(e) petit frère (soeur), tant je vis comme une chance d’avoir eu les deux.
    J’imagine qu’avec les jumeaux après, ça peut être différent, mais personnellement je n’aurais pas échangé ma place pour une autre !

    Aimé par 1 personne

    1. Oh oui, merci de nous laisser ce point de vue positif d’enfant !
      Je suis complètement persuadée que malgré toutes les contraintes, donner des frères et soeurs à ses enfants c’est leur faire un cadeau magnifique 🙂
      Alors bien sûr parfois s’ils étaient moins nombreux, je pourrais les gâter un peu plus, si le tout petit frère n’était pas là on pourrait aller voir le film que l’on veut au ciné et pas forcément un dessin animé… Mais s’il n’était pas là, comment ferait-on sans lui ???

      J’aime

    1. Le seul petit gars coincé au milieu de ce gynécée 🙂 Bravo pour ta jolie famille, et je te souhaite aussi le fameux « bon courage » que tu dois entendre tellement souvent avec tes mini jumelles ! ( mais moi j’ai le droit, en tant que twin’s mum !). 🙂

      J’aime

  7. Depuis quelques jours je m’essaye à l’écriture d’un nouveau livre (en toute modestie, bien sûr, c’est très artisanal) pour mon deuxième enfant, mon garçon complètement coincé entre son grand frère et ses petites sœurs arrivées par deux. Je prends mon temps parce que je veux trouver les mots. Comme pour chacun des livres que je leur ai écrit, en réponse à un mal être qui a finalement trouvé sa solution. Je crois tellement au pouvoir de l’écriture… et tes phrases à ta demoiselle du milieu sont tellement justes….

    J’aime

  8. Très joli texte! Je pense que si ma mère avait su porter ce regard sur les difficultés que peut rencontrer « celle du milieu » (au lieu de me dire encore aujourd’hui que ce n’est pas vrai!) j’envisagerai peut être d’avoir un troisième enfant. Mais je ne me sens pas de faire « vivre » ce que j’ai ressenti à ma deuxième!
    Tes enfants ont beaucoup de chance de d’avoir une maman si compréhensive….

    J’aime

    1. Merci beaucoup .
      Ah les parents sont parfois dans le déni … et on le sera certainement aussi sur certains aspects à mon avis. En tout cas, une psy m’avait dit un jour que même si on a peur de reproduire les mêmes « erreurs », on ne le faisait pas, car on n’a pas la même histoire que nos mères. Penses-y s’y l’envie du petit 3e arrive un jour 😉

      J’aime

  9. Une adorable déclaration d’amour pour ta jolie princesses 🙂
    C’est un peu différent ici. 20 mois d’écart entre mes deux grands (garcon et fille) et trois ans et demi entre ma fille et mes jumeaux. Très grande complicité entre mes grands, ça nous a d’ailleurs beaucoup aidé pendant ma grossesse gémellaire et les premiers mois des jumeaux. Ma fille est plutôt débrouillarde (elle a 4 ans) et elle semble avoir des facilités d’apprentissage à l’école. Je me dis que ça vaut mieux parce qu’elle est une fille justement…
    Ça fait plaisir de voir une belle famille comme la tienne où chacun trouve sa place 🙂 Tu es une maman en or 😉

    Aimé par 1 personne

  10. Petit commentaire d’une numéro 2, qui a grandi entre une grande soeur et deux petits frères jumeaux. Merci beaucoup pour ces mots qui m’ont émue et qui ont émue ma Maman à qui j’ai vite envoyé l’article.
    C’est une place difficile mais tellement belle avec le recul. Aujourd’hui je chérie ma fratrie, et tout ce que cette place ambivalente m’a apportée : l’adaptabilité, la patience, la capacité d’écoute mais aussi celle de se faire entendre au bon moment, la maturité de la grande soeur, et l’insouciance de la petite…
    Chaque place dans une fratrie a ses difficultés, mais l’avantage de celle de N°2 est d’être toujours entourée !

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s