Pourquoi la culpabilité maternelle ne passera plus par moi

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J’ai longtemps été une mère coupable. Je suis sûre que vous en connaissez vous aussi, peut-être même que vous en faites partie … Êtes-vous celle qui a choisi de rester à la maison pour élever ses enfants ou celle qui n’est jamais à la sortie de l’école ? Êtes-vous celle qui a fait des enfants rapprochés, celle qui en fait trop ou celle qui a eu son premier un peu tard ? Peut-être êtes-vous celle qui n’a pas toujours envie de rentrer à la maison le soir ? Êtes-vous celle qui a osé demander un temps partiel, l’important, c’est d’avoir ses mercredis pour emmener la grande à la danse non ? Êtes-vous celle-ci, qui pense n’avoir pas grand choses à raconter de sa journée, ça intéresse qui finalement, son emploi du temps auprès des enfants ? Êtes-vous celle qui ne connait pas le nom de l’Atsem, ou qui oublie trop souvent le sac pour la piscine le jeudi. Elle vous l’avait pourtant dit la petite, la piscine, c’est le jeudi. Êtes-vous celle qui prend une baby-sitter pour aller diner dehors, et qui oubliera l’heure une fois de plus, ou celle qui rêve de vacances sans les enfants, juste quelques jours, ça me ferait tellement de bien tu comprends ?… Vous êtes peut-être celle qui voudrait encore un bébé, mais ce ne serait pas raisonnable, il faut savoir s’arrêter, ou celle qui n’en voudra qu’un, il sera fils unique, mais il parait que ça n’est pas bien … Êtes-vous celle qui ne sais pas dire non, celle qui ne dit jamais oui, celle qui pourrait faire un effort quand même, celle qui se plaint beaucoup ? Êtes-vous celle qui est tellement angoissée, celle qui crie trop, celle qui pleure souvent, ou celle encore qui se demande parfois si elle était vraiment faite pour cette vie là …

Je suis celle-ci, mais aussi celle là, et pendant très longtemps, je me suis sentie coupable. Coupable d’en faire trop ou pas assez, de ne pas assez profiter, de passer à coté. Mais aujourd’hui c’est terminé, cette foutue culpabilité, j’ai décidé de la refuser. Et voici pourquoi :

  • Etre mère est merveilleux, mais c’est un rôle si difficile, avons-nous besoin de se mettre soi-même des bâtons dans les roues ? Les autres s’en chargent déjà si bien. Les pseudo bon conseils, les petites remarques, les insinuations derrière le sourire de la bonne copine qui te demande pourquoi « Tu n’allaites pas »  ou si « elle n’est pas trop petite pour aller à la crèche  » distillent profondément leur venin, inutile de s’auto-flageller en ressasant chaque remarque blessante ou maladroite
  • La petite enfance passe si vite, je ne veux pas perdre mon temps à culpabiliser. J’ai une petite quinzaine d’année pour aider mes enfants à devenir des adultes qui tiennent la route. Ses quinze années-là sont précieuses, quel dommage de gâcher la moindre minute avec la culpabilité.
  • J’ai envie de donner des ailes à mes filles. Bosse, ne bosse pas, marie toi, ou pas, divorce, une fois, plusieurs fois, fais des tas d’enfants, n’en fais pas, mais surtout, fais ce que tu veux TOI, sans te soucier de ce qu’en pensent les autres. Je veux leur montrer que tout est possible, qu’on peut tout avoir. Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est possible, et la mère coupable n’est pas le modèle que je veux leur donner.
  • Devenir mère fragilise. Le corps abimé, la jeunesse qui s’échappe, ce nouveau rôle à apprivoiser … toute cette période est parfois bien compliquée. La culpabilité attaque en frontal la confiance en soi, et vraiment mesdames, on n’a pas besoin de ça.
  • La culpabilité maternelle donne de l’eau au moulin à tous les rétrogrades de tout poil, et ne fait pas avancer la cause des femmes bien au contraire … Continuons de nous battre pour l’égalité salariale, pour l’accès à l’IVG, pour que la maternité de soit plus un frein à une carrière, pour toutes ces causes qui méritent notre vigilance …. soyons en colère contre ça, et non pas contre soi, c’est plus utile.

Alors à chaque fois que vous vous remettrez en cause, que vous penserez ne pas être à la hauteur, arrêtez tout et regardez vos enfants. Ils sont beaux, ils sont heureux, et ils ne voudraient être nulle par ailleurs qu’avec vous ce soir, à partager ce plat de lasagnes surgelés.  Alors ne l’oubliez jamais, je compte sur vous,  la meilleure maman du monde, c’est vous !

59 commentaires sur “Pourquoi la culpabilité maternelle ne passera plus par moi

  1. Merci pour ce beau billet déculpabilisant dans lequel je me reconnais énormément ! Et pourtant, j’ai remarqué que mes enfants ne sont jamais aussi heureux que lorsque je ne culpabilise pas et que je leur offre ainsi un cadre plus rassurant, peu importe le cadre du moment que je l’ai choisi et que je l’assume (lasagnes surgelées ou faites maison, mercredi après-midi au centre de loisirs ou à la maison, etc.)…

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  2. Bien résumé! J’ai un peu la même approche, même si j’ai beau globalement assumer mes erreurs et ne pas trop me poser de questions, ça n’empêche pas les rechutes, les questionnements intérieurs, d’autant plus depuis que je lis beaucoup de blogs…Mais je crois aussi que cette culpabilité, elle vient aussi de nous-même, on se met des menottes de mère coupable là où le monde extérieur ne nous reproche pas forcément tout non plus…J’avais d’ailleurs aussi écrit un article sur cette foutue culpabilité des mamans si ça te tente (http://picou-bulle.over-blog.com/2017/01/presumees-coupables.html). Lâchons nous-nous mêmes la grappe, en plus des autres, et on ne s’en sentira que mieux, nous-mêmes comme nos enfants :o)

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  3. Magnifique article tellement vrai… la culpabilité ronge et nous fait perdre le fil de l’essentiel… elle est ancré dans notre culture je pense, renforcée notamment par les clichés publicitaires. Dans ma quête de maternité cette phrase m’a toujours accompagnée : donner des racines et des ailes à ses enfants. Et il est clair que la perfection n’a rien à voir là dedans… s’écouter et se faire confiance est parfois si difficile… merci pour ce très belle article rempli d’ondes positives! 😘

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      1. Je crois qu’hélas et c’est valable pour tout, c’est l’expérience qui nous permet d’avancer. C’est cliché je sais Mais mieux vaut tard que jamais… et pour ma part, enfin maman, des articles comme le tien restent graves pour les moments difficiles…

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  4. Merci beaucoup pour ce beau billet. J’ai l’impression d’être chacune des mères dont tu parles. Et en même temps, je fais tout mon possible pour être toi aussi, pour profiter à fond. Faire de son mieux, faire au mieux, c’est l’important
    Ma belle mère dit souvent : « on fait tous des erreurs quand on élève nos enfants. Mais si ces erreurs sont suite à des décisions prises par amour, elles sont facilement pardonnables ».
    (est ce que je peux partager ton article sur la pg facebook de mon blog s’il te plait ? )

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  5. Ton article me parle tellement en Ce moment ! Je ne savoure plus trop cette grossesse alors je culpabilise pour le deuxième. Et j’ai plus de mal à m’occuper du premier alors je culpabilise aussi. Et j’ai envie de partir en voyage loin sans enfant ni dedans ni dehors alors je culpabilise encore. Bref Merci pour cet article qui fait du bien 🙂 .

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    1. J’ai loupé ma 2e grossesse, engluée dans les problèmes de boulot et le stress … je suis passée à côté de mon 2 eme accouchement, assommée par la douleur … j’ai foiré mon dernier allaitement, celui que j’attendais tellement, pour « réparer » les précédents … bref, j’ai raté tellement de choses et pourtant, la culpabilité, j’ai (enfin) réussi à m’en débarrasser… tu vas y arriver aussi, mais soies indulgente avec toi, et patiente aussi !la grossesse et le post partum ne sont définitivement pas la bonne période pour faire fuir la culpabilité. Tu verras ça plus tard, quand tu auras repris une vie normale 😉😘

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  6. Merci beaucoup pour cet article si émouvant et tellement vrai. J’ai encore beaucoup de travail , mais en prendre conscience c’est déjà bien. Je garde ton article pas très loin, en cas de culpabilité je le ressortirai pour me sentir plus forte. La meilleur récompense ce sont les calins et l’amour que nous apportent nos enfants.

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  7. Pas facile de se libérer de cette pression. Quand je sens la culpabilité m’envahir, j’essaye de respirer un bon coup et de prendre un peu de recul. J’observe mes filles et globalement elles sont en pleine forme, pleines de vie, rigolotes, enthousiastes (bon, chiantes aussi parfois ^^), et je me dis que elles, elles sont contentes quand on mange jambon, coquillettes, ketchup 🙂

    Moi ce qui aurait tendance à me culpabiliser, c’est l’impression de ne pas leur proposer assez de choses, de ne pas en faire assez, et comme je suis assez souvent en solo avec elles, il faut le dire, je suis crevée et pas l’énergie de leur proposer des choses extraordinaires … Même si pareil, aller faire du toboggan au parc, ça leur suffit.

    Je lutte avec moi-même, pour le débarrasser de cette culpabilité. Merci pour ton article très juste (surtout le coup de gueule de la fin que je partage à 100%)

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    1. Je ne fais pas non plus d’activité avec eux, ce n’est pas le genre de souvenirs qu’ils garderont … mais des tours de toboggan et des pâtes au ketchup, ça en fait aussi des jolis moments !
      Merci de ton commentaire et à bientôt 😊

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  8. Merci de ce joli billet qui remet les choses en perspective ! Je fais partie de ces mamans qui culpabilisent pour un oui, et pour un non ! J’y travaille mais c’est compliqué ! Alors merci pour cet article qui m’aide à avancer dans ce sens !!

    Bonne soirée

    Virginie

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  9. Je suis tellement d’accord avec l’avant dernier points!!! Et de ce point de vue là, la maternité m’a « libéré » : j’avais peur/honte du regard des autres, sans vraiment m’en soucier en même temps (trop dans la lune), mais maintenant, je veux donner à mes enfants la confiance pour agir selon leurs envies et non pas les attentes des autres 😊

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  10. Merci, bravo, merci et bravo etc. On devrait toutes être convaincu de ça. Voilà ( c’était le commentaire qui sert à rien. Sur ce, je vais accoucher, à plus!)

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  11. Super article comme souvent!
    Ca me provoque une petite reminiscence, au moment de la reprise du travail après ma deuxième je m’étais fait un petit mémo  » à retlire tous les 5 du mois » (avec alerte Outlook) à visée anticulpabilisatrice. Je crois que ça a été profitable du coup je vais relire ton article tous les 5 du mois.

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  12. Merci Milles fois pour ce beau billet ! J’en ai la gorge serrée de réaliser à quel point tout ce que tu y décrit est vrai ! Et surtout à quel point je j’y je m’y retrouve ! Je travail chaque jours à m’emanciper de ces jugements et de celui que je pose sur moi… Alors merci ça fais beaucoup de bien à lire, surtout pour une jeune maman comme moi !

    Aimé par 1 personne

  13. Très émouvant! Je suis toutes ces mamans…rien n’est simple, tout est facile. Pour l’instant, je suis ds tous ces paradoxes. Depuis longtemps, j’essaye de troquer la culpabilité par la sérénité d’esprit mais c’est un travail périlleux!
    Mais une chose est sûre : je suis une mère veilleuse…

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  14. je crois que culpabilité est presque synonyme de maternité chez moi. je passe mon temps à me dire que je n’en fais pas assez, que je ne suis pas assez présente, que je devrais faire plus de jeux, de sorties avec mes filles.
    Mais tu as raison, quand je les regarde, je vois deux petites filles épanouies. Et finalement c’est l’essentiel

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  15. Je n’ai qu’un seul mot : MERCI
    Je ne sais pas si c’est un sujet d’actualité ou si mon inconscient avait vu le titre de ton article furtivement (quand j’ai regardé Hellocoton entre 2 histoires racontées à mon fils, oui parfois je jette un oeil à mon portable, et oui je plaide coupable :-P)
    Toujours est-il que j’ai passé la soirée à écrire mentalement un article que j’aurai appelé « Je culpabilise… »; parce que clairement, je culpabilise de tout, tout le temps.
    Mais te lire me fait dire que non, merde; je fais au mieux et c’est très bien comme ça !! Bon, je n’arrêterai pas de culpabiliser pour autant parce que c’est aussi quelque part une façon de rechercher de ce qu’il y a de mieux pour mes enfants, mais je le ferai le coeur plus léger 😉
    MERCI MERCI MERCI !!! 🙂

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  16. Je crois que je vais le relire encore une fois ton article, ça me fera du bien.
    On parle d’éducation bienveillante mais malheureusement on a souvent une maternité culpabilisante, tu fais bien d’apporter un peu de douceur.

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  17. Je pense que chaque maman se reconnaîtra dans ton billet, c’est impossible autrement…tu as entièrement raison dans ce que tu dis, moi j’ai un peu du mal abbe pas culpabiliser peut être que ça viendra avec le temps, je l’espère ! Merci de donner de l’espoir 😉

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  18. Je n’ai pas encore la chance d’être mère mais belle mère depuis 5 ans de 3 belles filles maintenant déjà collégiennes et je me reconnais parfaitement dans ton article ! Merci de déculpabiliser les mères (et les belle mères 😉 )

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    1. Cela doit être parfois plus difficile d’endosser le rôle de belle-mère que celui de mère ! Raison supplémentaire pour laisser la culpabilité au vestiaire ! L’ajustement permanent , les limites à ne pas franchir et tout cet amour à donner … l’aventure doit être bien jolie aussi.

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  19. Merci pour ce partage!! j’en ai les larmes aux yeux! on s’auto-culpabilise tellement et les petites phrases et regards appuyés ds tout un tas de circonstances en rajoute. Ta conclusion est magnifique: » arrêtez tout et regardez vos enfants. Ils sont beaux, ils sont heureux, et ils ne voudraient être nulle par ailleurs qu’avec vous ce soir, à partager ce plat de lasagnes surgelés.  » merci

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