Le chemin

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Aujourd’hui, j’ai envie de partager avec vous le joli message d’une lectrice qui raconte son cheminement personnel depuis l’arrivée de son premier bébé. Parce que devenir mère est un rôle difficile à apprivoiser, parce que trouver son équilibre entre sa vie de famille et sa vie professionnelle est un exercice délicat, parce qu’on est toutes un jour ou l’autre à la croisée des chemins, et parce que c’est important aussi de dire que ça va bien, voici son histoire :

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Bonsoir, cet article n’est pas tout récent, et sûrement pas le plus lu parmi tous ceux que tu as écrit, mais je crois qu’il est resté dans un coin de ma tête tous ces derniers mois. Tu m’avais demandé de te donner de mes nouvelles, et ne voyant pas d’autres biais que le commentaire je suis partie à la recherche de ces mots qui m’avaient tant interpelée. Je suis à deux doigts d’ecrire « À l’époque ».

À l’époque, j’avais ce besoin viscéral d’être avec mon bébé et de lui donner tout de moi, tout le temps. J’avais besoin d’être dans sa vie à 100%, et de la sentir bien à 100%. J’avais cette sensation de ventre vide qui me triturait les entrailles H24. Je me mettais une pression de maboule pour tout gérer toute seule et je culpabilisais déjà de prendre tant de temps pour les tâches ménagères, tant de temps qui n’était pas dédié à la prunelle de mes yeux. Je me sentais vide de sens sans mon étiquette de mère et je ne me sentais pas assez sûre de moi pour, de toute façon, me confronter au vrai monde réel là-bas, dehors.
Et puis depuis ces mots de mai il s’est écoulé quelques mois et j’ai beaucoup grandi. J’ai soudain compris. Qu’en fait ce qui m’oppressait totalement c’était l’image de la maternité parfaite, parce qu’elle ne semblait pas compatible avec ma vie d’avant bébé. Et surtout ce qui m’oppressait c’était la culpabilité quotidienne de ne pas y arriver à lui coller, à cette image de perfection. J’ai énormément lâché du lest et énormément profité des derniers mois de mon congé parental.
Alors un jour on a passé un cap, où j’ai compris que j’avais besoin de me reconnecter au monde et de me remettre en danger. Et surtout où j’ai compris que j’avais fait mon maximum quand ce petit bébé n’avait besoin que de sa maman, mais que maintenant elle a besoin d’autres choses, de voir d’autres gens, d’autres façons d’aimer, de parler, de marcher, de faire, pour grandir et bien grandir. On a trouvé l’assistante maternelle de nos rêves, celle chez qui je suis contente et ultra confiante de déposer ma princesse et où elle est hyper heureuse d’aller tous les matins.
Et mi-septembre j’ai repris le chemin du travail. Et figure-toi que j’ai eu une promotion. Après un congé maternité+parental de 10 mois. Si si c’est vrai. Qu’on me propose de monter un service, avec une équipe de 4 personnes à encadrer, pour un projet super intéressant. Et que je suis contente d’aller travailler tous les matins, de profiter de chaque minute du trajet vers chez la nounou pour rigoler avec ma petite princesse, et de la retrouver le soir. On a trouvé notre organisation et celui qui a un 80% c’est son papa : il est dans l’éducation nationale et le hasard de son calendrier fait qu’il ne travaille pas le mercredi. Je suis un peu jalouse de lui parfois, et parfois pas (et j’essaye de ne pas culpabiliser de penser ça aussi). Je trouve parfois dur de rentrer le soir et qu’elle dorme déjà, et parfois pas (et j’essaye de ne pas culpabiliser de penser ça aussi).
Je crois que mon vrai déclic ça a été de comprendre qu’il y a autant de maternités possibles que de femmes sur terre, et que c’est à moi de la construire. Et surtout, j’ai (enfin) compris qu’on a le droit d’avoir des moments dans nos vie, où nos besoins évoluent. J’ai eu viscéralement besoin d’être connectée à mon bébé et d’avoir du temps pour elle pendant 9 mois. J’ai désormais besoin d’autres choses et je passe le relai à son papa qui se régale de ces moments privilégiés désormais. Et peut être que dans quelques mois ce nouveau rythme ne me conviendra plus. Qui sait ? Évidemment les organisations ne sont pas aussi flexibles que nos besoins évoluent mais on peut encore l’espérer.
Alors voilà je voulais te donner ces « quelques » nouvelles, te dire que tes mots, ceux de cet article-là, résonnent encore en moi et que je les comprends désormais comme l’absolue nécessité de s’écouter pour trouver cet équilibre personnel qui nous permet d’être une bonne mère et une bonne travailleuse (on dirait le préambule d’un écrit soviétique). Te dire que dans mon cas le congé parental n’a finalement pas été un frein de carrière (au contraire). Te dire que j’ai toujours le ventre vide, mais que ça me taraude un petit peu moins (rdv dans quelques mois, à mon avis ça ne sera pas la même limonade).
Merci encore !

7 commentaires sur “Le chemin

  1. Une très belle lettre que tu nous partages. Je crois que nous passons toutes par ce cheminement intérieur qui nous mènera surement vers des destinations différentes… Acceptons nos besoins, assumons nos choix de mamans, de femmes, de travailleuses (ou non) et surtout, respectons ceux des autres !

    Virginie

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