Nouvelle problématique aujourd’hui à propos des relations frère/ soeur. Ou frère/frère, ou soeur/soeur, tu as compris l’idée.
Doit-on mettre notre grain de sable dans la mécanique huilée des rapports fraternels ? La réponse est NON, mais pas toujours. Je développe.
Faire la bagarre
Ils s’adorent, c’est une évidence, mais il faut reconnaitre qu’ils aiment bien se chamailler. Mes garçons passent 80 % de leur temps à « faire la bagarre », et jamais je n’interviens, car je sais bien ici qu’il s’agit plus d’un jeu, comme un rite ou une initiation, comme le feraient des petits lions. Ils ont 7 ans de différence d’âge et cet écart est suffisant pour que le grand ait bien conscience des limites à ne pas dépasser pour ne pas blesser son petit frère, et le petit lui n’a pas encore assez de force pour faire mal à quelqu’un. C’est d’ailleurs très mignon à regarder.
La dispute
Mais parlons ici du vrai conflit. Celui qui n’amuse personne, celui qui s’accompagne d’un pic de décibels aussi soudain qu’agaçant. Pour un choix de dessin animé ou le prêt d’un jouet, ça peut vite dégénérer. Le risque est de prendre partie pour l’un ou pour l’autre, ce qui peut amener à un fort sentiment d’injustice par celui qui se sent laissé tomber. Généralement, les enfants arrivent à sortir de la crise tout seuls. Et oui, souvent un des enfants « cède » sans nécessité d’une ingérence extérieure, et c’est tant mieux. Les laisser gérer les disputes est aussi une façon de leur apprendre à se sortir seuls des situations conflictuelles. Apprendre qu’on peut obtenir quelque chose en ne lâchant rien, apprendre à imposer son point de vue, mais aussi apprendre à céder, à perdre, toutes ces petites leçons de vie sont bonnes à prendre. Sans compter que ne pas intervenir leur prouve que le parent n’est pas un joker à sortir pour résoudre tous les problèmes ! Et en plus, là, tu peux pas, t’es devant Netflix.
MAIS, certaines situations demandent une intervention parentale :
En cas de violence physique
Evidemment, les baffes et les coups, on ne laisse pas passer. Ok pour leur apprendre a gérer les rivalités, mais hors de questions de les laisser croire que la violence est un moyen d’obtenir gain de cause ! Imagine le môme qui grandit en intégrant que tout s’obtient à coup de baffes, c’est moche. Au mieux il finira candidat à une émission de télé-réalité, au pire … je n’ose même pas imaginer.
En cas d’insulte ou de manque de respect
Comme pour la violence physique, la violence verbale, les insultes ou le manque de respect me font intervenir. Défendre son point de vue ne doit pas signifier que celui de l’autre est moins important, a moins de valeur, est ridicule ou méprisable.
Dans la voiture
La voiture est un espace clos où les conflits sont fréquents. Je ne sais pas pourquoi, mais mes mômes n’arrivent pas à faire plus de 25 km sans se crêper la mèche, et c’est hyper pénible. Quand je conduis, je ne supporte quasiment aucune dispute. Ça me stresse, ça me fatigue, et c’est dangereux ! Alors je braille très vite, plus fort qu’eux, ça fait redescendre tout le monde DIRECT (#educationbienveillante).
Quand j’en peux plus
Il m’arrive aussi d’intervenir alors que je pourrais les laisser gérer leur histoire de tour de console par eux-même, mais c’est plus fort que moi. Parce que c’est le 3ème conflit de la matinée, parce que j’en ai marre du bruit qu’ils font, parce que j’en ai ras le bol d’être interrompue par un môme en larme, alors je deviens mauvaise à mon tour. Je supprime l’objet des convoitises et j’envoie chaque protagoniste dans sa chambre pour se calmer un peu, tout ça comme tu peux l’imaginer en gueulant comme un veau – parce que je te rappelle que c’est déjà le 3ème conflit de la matinée (#educationapproximative).
Conclusion
Avoir des frères et soeurs est une des choses les plus précieuses que mes parents m’ont offert, et je souhaite vraiment que mes enfants puissent compter les uns sur les autres toute leur vie, comme je peux le faire aujourd’hui. Les conflits sont inévitables, et pourtant il arrive souvent qu’on se remémore avec nostalgie des duels mythiques qui ont marqué notre enfance. Mais même si je n’interviens pas tout le temps, je fais quand même bien attention. Je fais en sorte que ce ne soit pas toujours le même enfant que je recadre, que ça ne soit pas toujours le même qui doive céder à l’autre, que ce ne soit pas toujours le même qui gagne. Pour que les enfants s’entendent bien entre eux, je pense qu’ils faut qu’ils soient chacun convaincus que les parents les aiment tous autant. Différemment peut-être, mais autant. L’amour parental perçu peut ne pas correspondre à l’amour réel, et j’ai connu des adultes qui se sont sentis moins aimés que leur frère au cours de leur enfance, peut-être à tort, mais les douleurs pour se construire sereinement elles, sont bien réelles. Alors n’hésitez pas à leur dire et à leur répéter que vous les aimez, même si c’est évident, l’entendre souvent, ça aide à devenir grand !
J’ai été élevée avec cette façon de faire et je la reproduis avec mes enfants.
En général, quand je dois intervenir la punition est collective… du coup la simple menace de venir voir suffit a calmer les esprits échauffés.
En cas de conflit sur un objet, nous confisquons nous aussi l’objet en question : fin du problème (et la fois d’après en général ils partagent)
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Bonne stratégie ! Je crois qu’elle a fait ses preuves …
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Cqfd. Pareil ici.
On les autorise à racuspoter uniquement s’il y a urgence (définie à l’avance) et on essaye de ne pas intervenir si nous n’avons pas vu comment la dispute a démarré.
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Recuspoter ?!?
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Oups, lol. Ça veut dire rapporter.
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Je pressens des moments de complicité extrêmes (pour les conneries) et des bagarres mémorables à venir entre mes garçons. Je note tous tes conseils, difficile de ne pas intervenir pour l’instant mais dès que je peux m’en passer, je ferai !!
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Tu peux t’en passer très tôt, tente-le 😉
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D’accord avec Agnès 😉
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J’ai exactement la même approche que toi. Mais force est de constater qu’avec 3 enfants de 1, 3 et 5 ans l’intervention est presque systématique !
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Oui, ici, il y a 3 ans d’écart entre chaque, ça aide beaucoup !
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Ouuuh je n’arrête pas de me dire que j’interviens trop, mais j’ai tellement peur que mon grand de quatre ans ne sache pas gérer sa force (il tape comme un sourd sur la petite de même pas deux ans) et elle, elle est capable de le mordre jusqu’au sang (mémorable souvenir d’une lèvre niakée par deux queunottes pointues en plein supermarché…. le grand hurlait en pissant le sang, la petite rigolait comme une psychopathe dans sa poussette, et moi j’essayais de payer rapidement devant le caissier complètement traumatisé…. ) (en même temps je lui avais dit et redis qu’elle ne voulait pas de bisous et qu’il ne fallait pas la forcer !!)(l’apprentissage méchant du consentement)
Bref, j’ai du mal à ne pas interférer… on va attendre qu’ils soient un peu plus grands… 😀
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lol
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Ici, le petit tape le grand, alors je m’inquiète moins sur les dommages collatéraux ;). Dans l’autre sens, j’interviendrais aussi je pense !
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J’aime ta conclusion, elle est hyper importante quelque soit la façon dont on réagit (intervenir ou non).
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Et sur l’amour, je crois qu’on est tous d’accord 😉
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J’interviens un peu plus souvent et du coup je me demande si je n’intervient pas trop, mais le plus grand à tendance à taper pour résoudre le conflit, avec leur 2 ans d’écart j’ai l’impression qu’il n’a pas trouver d’autre moyen d’avoir le dernier mot. Taper je ne veux pas!!! Mais j’essaie de remettre en place les deux car même si le grand aura taper et que je ne peux pas accepter cela je sais aussi que c’est souvent le plus petit qui « cherche » .
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On tâtonne clairement avec ça ! Globalement, peu de conflits mais quand même la petite a tendance à avoir la main lourde et à tirer la tignasse de surfeur du grand. On essaye de ne pas intervenir pour rien mais parfois ça démange de régler le problème soit même.
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En voiture, pareil : je braille plus fort qu’eux très vite !! Hihi
Non mais ce n’est pas évident du tout en tout cas… Les miens sont parfois très violents et ça me rend dingue après une journée de boulot…
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Les cris après une journée de boulot … ce sont les pires 😱
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J’interviens uniquement si il y a danger ou si la grande tyrannise la petite : 2 ans d’écart, 2 filles, 2 pestes : et j’entends de loin : « dis : tu pue du cul à maman, dis le très fort » (et tu vas bien te faire engueuler après et moi je vais bien rire et me foutre de toi- rire diabolique) mais il parait que je faisais pareil avec mon frère (non mais les gonzesses 🙄)
Et j’interviens aussi quand j’en ai marre et que je veux qu’elles se taisent. Sinon tu penses bien, je reste la tête dans mon verre de vin. J’essaye aussi d’être équitable et en règle générale je punis les deux – d’une voix calme et en me mettant à leur hauteur, ça va de soi 😬
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😂😂😂
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Merci pour le rappel ! J’oublie un peu trop souvent qu’il vaut mieux punir collectivement que de marquer une différence. Deux ans et demi d’écart et elles se crêpent le chignon sans cesse. Je leur propose souvent de passer du temps séparément mais elles s’obstinent à rester ensemble (et à s’engueuler). La meilleure solution reste de faire des choses séparément chez nous sinon les week ends sont drôlement loooongs. Lesquels se disputent le plus souvent chez toi ?
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Ça tourne :). Les jumeaux se chamaillent pas mal entre eux, les filles se chamaillent pas mal entre elles … bref, on ne s’ennuie pas !
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J’applique les mêmes principes avec mes 2 garçons. Je n’interviens qu’en cas de coups ou insultes. (Ou, j’avoue, quand ma fatigue ou ma lassitude des tensions répétitives et/ou inutiles prennent le dessus!). Car si j’interviens trop souvent ou trop vite, invariablement, l’un ou l’autre se sent lésé, même si ce n’est, bien-sûr, pas voulu. J’encourage en outre mes enfants à se soutenir (dans les conflits avec les copains, face aux injustices, etc.). Il arrive qu’ils se liguent contre moi ou contre mon mari et moi (maman et papa). Et cette alliance me rend fière (même si parfois elle est injuste!). Je pense aussi que ces conflits font partie de leur histoire, de leur croissance et je pense qu’on sait, en tant que maman, s’ils sont normaux (ou relèvent d’une rage ou d’un désamour). J’ai 3 trois sœurs dont je suis très proche… et Dieu sait qu’on s’edt bagarrées étant petites! J’espère la même chose pour mes fils!
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Tu l’as si bien dit dans ta conclusion ! C’est dur de sentir qu’il y a eu une différence, moi (seule fille à la maison) ai pris plus chère que mes frères ils étaient pas souvent punis, c’était toujours sur moi que ça tombait car je suis l’aînée 😱 Et j’ai beau avoir bientôt 40 ans je suis toujours blessée par cette injustice et donc je fais comme toi, je les laisse se débrouiller tous seuls les deux grands et en général ça se passe bien ils se disputent certes, MAis ils savent que je vais rien faire pour résoudre le « problème » donc 5 min apres ce sont encore les meilleurs amis du monde😳🤔🤣 J’espère que quand La 3eme see aun peu plus grande il n’y aura pas autant des bagarres entre les deux filles 🎶🎵dream dreeeeaaamm 🎵🎶dream dream deeeeam…😂
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J’arrive bien longtemps après la bataille mais je suis issue d’une famille nombreuse (5 enfants) et généralement nos parents n’intervenaient pas.
Et les fois où ils sont intervenus (à bout de nerf probablement ahah) pour priver d’un objet/punir tout le monde m’avaient laissé un sentiment d’injustice, de frustation et le sentiment de ne pas être compris ! Mais je comprend bien qu’on a parfois pas le choix à moins de devenir fou.
Après, il n’y a jamais eu de violence entre nous (physique en tout cas !) et je suis totalement pour l’intervention dans ces cas là 🙂
Super découverte ce blog, en passant.
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